Tribune publiée vendredi 22 juillet dans le Huffington Post co-signée par Eddie Aït, Président du groupe Radical, Citoyen, Démocrate et Ecologiste (RCDE) au Conseil régional d’Ile-de-France, et par Jean-Bernard Bros, Président du groupe Radical de Gauche, Centre et Indépendants (RG-CI) au Conseil de Paris.
Ce soir du 14 juillet, la barbarie a de nouveau frappé notre pays, provoquant colère et incompréhension. Ce terrible attentat perpétré à Nice sur la Promenade des Anglais restera à jamais dans la mémoire nationale. Nos pensées vont aux victimes, à leur famille et à leurs proches. Le deuil et le recueillement ne doivent cependant pas mener à l’abattement ni au fatalisme. Face à l’horreur, à la folie et au fanatisme, il nous faut réaffirmer notre unité indéfectible et continuer sans relâche à défendre les valeurs qui nous rassemblent.
Nous ne devons pas oublier que nous pouvons aussi vivre des expériences collectives heureuses et apaisées. Et récemment, avant le sang et les larmes, notre pays a vécu une séquence sportive, culturelle, sociale et économique incroyablement positive.
Oui, l’Euro de football a été un succès! Il a rassemblé les Français et les Européens autour d’une passion commune: le sport et plus précisément le football, dans une ambiance festive, conviviale et sereine. Les rares incidents causés par quelques dizaines de hooligans ne sauraient venir ternir le bilan extrêmement favorable de cet événement qui a pourtant failli être annulé sous la pression de la menace terroriste.
Le gouvernement ainsi que l’ensemble des Français ayant participé à cette fête ont refusé de capituler face au péril ambiant. Et c’est animé d’un esprit de responsabilité remarquable qu’ils ont réussi à dépasser la méfiance et la peur que ces terroristes tentent d’instiller entre tous les citoyens. Les retombées économiques sont encore difficilement quantifiables mais nous pouvons d’ores et déjà affirmer que cet Euro 2016 a fait du bien à l’âme et au cœur d’une grande majorité de nos compatriotes.
Il serait dommage de s’arrêter là. Forts de nos infrastructures, du succès organisationnel et sécuritaire de cette compétition, nous devons désormais, tous ensemble, soutenir la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Plus qu’une opportunité en matière de création d’emplois, de dynamisme économique, de recettes touristiques, plus encore que le plaisir des sens, organiser le plus important événement sportif de la planète doit nous permettre de réaffirmer et diffuser notre modèle républicain et les valeurs qui s’y rattachent.
Le sport et les Jeux Olympiques en particulier sont des vecteurs particulièrement puissants car ils partagent avec la République des principes fondamentaux, racines de leur identité et succès respectifs.
Universalisme, justice, humanisme, solidarité, voilà ce qui peut être renforcé par la promotion du sport. La laïcité, quant à elle, est intiment liée aux valeurs véhiculées par le sport. Le principe de neutralité religieuse et de non-discrimination sont d’ailleurs inscrits dans les règlements sportifs, notamment dans la Charte Olympique. Se rassembler et réaffirmer nos valeurs, voilà les deux piliers sur lesquels doit reposer notre réponse aux menaces terroristes et à la progression des populismes.
La candidature de Paris pour les Jeux Olympique de 2024 doit donc être vue comme une opportunité pour atteindre ce double objectif. C’est vrai aujourd’hui dans la course à la désignation mais cela doit l’être davantage encore, dans huit ans, lorsque les yeux et les oreilles du monde entier seront rivés sur nous.